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De l’usage des verrats pour détecter les chaleurs et leur influence sur la détection des chaleurs chez les cochettes

20.06.2023

La qualité de la détection des chaleurs chez les cochettes dépend de quatre éléments fondamentaux : 

- La qualité intrinsèque des animaux (âge, graisse, poids, adaptation correcte). 

- Leurs conditions de vie (éclairage, microclimat, regroupement). 

- Leur alimentation et approvisionnement en eau (courbe d'alimentation correcte, accès à de l'eau potable saine). 

- Leur stimulation à laquelle le verrat contribue.

Si l'une de ces conditions n’est pas remplie, la détection des chaleurs chez les cochettes sera rendue plus difficile. 

Aujourd'hui, penchons-nous sur le cas des verrats car, d'après mon expérience, le problème de leur qualité et de leur exploitation se pose dans 8 élevages sur 10. 

Plus la qualité du verrat de détection des chaleurs est bonne, plus le pourcentage de détection des cochettes en chaleur est élevé. Les caractéristiques qui déterminent sa qualité sont : 

- âge compris entre neuf mois et deux ans 

- Verrat hybride sain, état normal 

- Salivation abondante 

- Forte odeur 

- Intérêt actif pour ses congénères

Image 1: Otrada GTC

Si le verrat ne correspond pas à la description ci-dessus, sa capacité à détecter des truies et des cochettes en chaleurs dans le troupeau est fortement réduite. 

Le tableau ci-dessous montre que le pourcentage de détection des chaleurs est le plus élevé lorsqu'un verrat actif travaille avec des cochettes. Le taux d'efficacité est réduit lorsque l'on utilise uniquement le son du verrat, son odeur ou une combinaison des deux.

 Efficacité de divers stimuli dans la libération de la réaction posturale de la truie en période d'œstrus

Stimulation

action physique (%)

Pression effectuée sur le dos de l’animal

48% 

Grognements de porc en rut

70% 

Odeur de sécrétion préputiale à 40°C

80% 

Odeur et sons distinctifs de verrats

90% 

Odeur, sons distinctifs et vision de verrats

97%

Signoret et al 1975

Dans les cas de détection des chaleurs dans les enclos collectifs, accompagnez un verrat, laissez-le s'adapter pendant 3-4 minutes et prendre contact avec les cochettes, et n'entrez qu'ensuite dans l'enclos. Le verrat doit être nourri une heure et demie avant la détection. Sinon, au lieu de stimuler les cochettes, l'animal cherchera des mangeoires avec de la nourriture.

La durée approximative du travail actif des verrats utilisés pour détecter les chaleurs est de 30 à 40 minutes, après quoi ils doivent être remplacés par d'autres. Il convient toujours d'aborder la situation au cas par cas, et il existe des verrats capables de travailler activement pendant plus longtemps. 

Il n'est pas recommandé de garder les verrats dans le secteur d'insémination et avec des cochettes, car celles-ci s'habituent à leurs odeurs et à leurs grognements et réagissent mal à la stimulation. Elles les percevront comme "des membres de la famille" et ne réagiront pas aux phéromones et à leurs odeurs. Les résultats de l'étude montrent clairement la dépendance de l'arrivée des chaleurs et de leur détectabilité par rapport à l'emplacement des verrats.

Placement du verrat

Pourcentage de cochettes détectables

Dans la section d'insemination

80% 

Autre emplacement 

97% 

KNOX et al 2004

Si la conception de l'exploitation ne permet pas de déplacer les verrats, il convient de procéder à une rotation de ceux-ci entre les sections : le verrat de la section n° 1 travaille dans la section n° 2 et vice versa. 

Le nombre de verrats utilisés pour la détection des chaleurs dans un troupeau peut varier en fonction de la qualité des animaux et de la conception de l'élevage et des sections. Au total, il faut considérer un ratio d’un verrat pour 250 truies. 

Lorsque vous détectez l'œstrus et stimulez les cochettes dans des enclos individuels, il est recommandé d'utiliser simultanément 2 ou 3 verrats, afin que la détection des chaleurs des cochettes soit plus élevée. Essayez de combiner les paires : au début, laissez entrer un verrat actif et énergique, puis un verrat plus calme, ou vice versa. Donnez plus de choix aux cochettes.

Le verrat doit être en contact avec chaque cochette pendant au moins 30 à 40 secondes face à face, sinon la qualité de la détection de la cochette est réduite. C'est pourquoi nous conseillons à l’opérateur d'utiliser une montre avec un chronomètre pour évaluer correctement la durée de contact.

Faire tourner les verrats tout au long de la journée par secteur : truies à problèmes, cochettes et secteur d'insémination.

Si vous disposez d’un nombre limité de verrats, organisez leur emploi du temps de la manière suivante : d'abord, faites-les travailler avec les cochettes, puis avec les truies à problèmes et enfin avec le troupeau principal. Pour les deux premières sections, le verrat doit fournir plus d'efforts et d'énergie qu'avec les truies sevrées. 

Dès leur arrivée à la ferme, les verrats doivent être bien entraînés : 

- Après un bon travail actif, le verrat peut recevoir une friandise (sucre ou nourriture odorante). Si la stimulation a été faible, le verrat ne reçoit pas de friandise. Ainsi, vers 9-10 mois, il aura développé un réflexe conditionné à l'encouragement. 

- Chaque semaine, le verrat doit être autorisé à éjaculer dans une truie de réforme ou par stimulation manuelle. Sans éjaculation, la libido, l'odeur et l'activité du verrat sont réduites. 

- Si le verrat a appris à se masturber lui-même, il doit être remplacé par un autre. Il ne montrera pas d'activité et le niveau d'odeur sera beaucoup plus bas. 

La règle de base du travail avec les verrats utilisés pour la détection de chaleurs est que l'animal réalise 70 % du travail et l’opérateur 30% seulement Si la répartition des tâches entre l’homme et l’animal ne correspond pas à ce ratio, il convient de revoir les procédures de travail internes et les procédures opérationnelles standard.

Pash Tetiana 

Technical Sales Manager, DVM 

+33 6 30 01 51 68 

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