imv

Tout savoir sur l’insémination artificielle post-cervicale

05.04.2023

L'IA classique consiste à introduire une dose de semence préparée dans la partie caudale du col de l'utérus. Avec cette méthode, 2,5 à 3 milliards de spermatozoïdes sont dilués dans une grande quantité de milieu (70 à 90 ml). En insémination classique, des pertes de semence sont souvent observées (environ 20 % de reflux), et le temps d'insémination pour une truie est de 3 à 5 minutes. 

La concentration en spermatozoïdes et le volume de la dose peuvent affecter l'efficacité de l'utilisation des verrats. Une diminution de la concentration en spermatozoïdes dans une dose entraîne une augmentation du nombre de doses produites par un verrat. Cela permet de réaliser des économies significatives dans la gestion des verrats et permet aux verrats à indice élevé de servir un plus grand nombre de truies, ce qui accélère le progrès génétique du troupeau.


Insémination artificielle post-cervicale 
L'insémination artificielle post-cervicale (IAPC) est une technique qui consiste à injecter une dose de semence directement dans l'utérus, après le col. L'insémination artificielle post-cervicale a été développée en 1959, mais elle ne s'est répandue qu'au cours des dix dernières années. La technologie IAPC permet d'inséminer la truie avec un volume de dose (35-50 ml) et une quantité de semence (1,0 ml) moindres. Cette technique réduit en plus considérablement le temps d'insémination, car il n'est pas nécessaire de stimuler les truies pendant le processus d'insémination. Elle permet également de réduire le reflux. Dans cet article, nous passerons en revue les aspects positifs de la technologie IAPC pour les éleveurs de verrats et les producteurs de truies.




Avantages de l'IAPC 
Le tableau ci-dessous montre le nombre approximatif de truies nécessaires par verrat, et le nombre de verrats nécessaire pour inséminer 10 000 truies (Tableau 1). Le passage de l'accouplement naturel à l'insémination artificielle classique a permis de réduire de 90 % le nombre de verrats. Le passage de l’insémination artificielle classique à l’insémination artificielle post-cervicale (1,5 milliard ou 900 millions de spermatozoïdes) a permis de réduire encore de 50 à 70 % le nombre de verrats, selon la concentration en spermatozoïdes souhaitée par dose.




Étant donné qu'un verrat terminal coûte environ 3 000 € et que son remplacement recommandé est de 75 à 100 % par an, la technologie IAPC peut réduire les coûts de production pour 10 000 truies de 60 000 à 100 000 € par an. Cela affectera également le coût d'une dose. En moyenne, une dose standard coûte 4 €, dont environ 50 % de dépréciation pour les verrats. En conséquence, plus l'efficacité du verrat est élevée, plus le coût d'une dose de sperme est faible. Les dépenses encourues par les centres d'insémination artificielle sont présentées dans le (Tableau 2).



De plus, l'accélération du progrès génétique dans l'ensemble du troupeau est un facteur majeur de la popularité de la technologie IAPC. Qu'est-ce que cela signifie ? En passant à l'IAPC, nous pouvons produire un bien plus grand nombre de doses à partir d'un verrat à indice élevé, qui produira plus de porcelets avec de meilleures caractéristiques, telles que la qualité de la carcasse, la croissance, la conversion du fourrage, etc.  La réduction du temps passé pour l'insémination permettra également de répartir le travail des employés de manière plus rationnelle. Si l'insémination classique prend 3 à 5 minutes par truie, l'IAPC ne prend qu'une minute et les inséminateurs peuvent consacrer le temps restant à d’autres activités essentielles.


Étapes nécessaires pour une mise en œuvre réussie de l’IAPC
Lorsque le volume et la concentration dans la dose sont réduites, les examens qualitatifs de l'éjaculat jouent un rôle important. Un calcul précis de la motilité et de la concentration et une analyse des anomalies morphologiques (avec un système d'analyse automatique des spermatozoïdes (CASA), à l'aide de formaldéhyde ou coloration de l'échantillon à l'éosine-bleu) sont nécessaires.

La marge d’erreur dans les examens de l'éjaculat à l'aide d'un photomètre et d'un microscope peut atteindre 10 à 15 %, car le photomètre estime la concentration par la méthode du flux de rayonnement avec une sensibilité spectrale donnée, tandis que l'analyse au microscope est très influencée par le facteur humain. Le plus souvent, la recherche des anomalies morphologiques n’est pas effectuée ou elle est analysée d'une manière imprécise dans une production en ligne.


Ainsi, en réduisant la concentration à une fourchette comprise entre 1 à 1,5 milliard par dose, une erreur 10 à 15 % peut conduire à une préparation de doses dont le nombre de spermatozoïdes par dose est soit inacceptable, soit inférieur au seuil minimal, ce qui a un effet négatif sur les taux de production. Dans ce cas, l'utilisation d'un système d’analyse automatique (CASA) tel que IVOS II ou CEROS II réduira considérablement le temps d'analyse et le risque d'évaluation subjective par l’assistant de laboratoire.

Figure 3. Analyses de semence



Processus recommandé de l'IAPC
Utiliser des verrats d'essai pour détecter les truies en chaleur. Celles-ci se voient à plusieurs signes : oreilles et queue en l’air, tête tournée vers le verrat, la vulve est élargie et hyperémique, et pendant la stimulation du personnel, elle courbe le dos. Le principal signe de chaleur est la posture immobile lorsque le personnel presse le dos ou prend la pose d’un cavalier.


Figure 4. Détection de la chaleur
Marquez les truies en chaleur et laissez-les tranquilles pendant au moins 15 à 20 minutes. Après la stimulation par le verrat, les truies connaissent un pic d'ocytocine qui dure 10 à 15 minutes. Les muscles des organes génitaux internes sont alors contractés, ce qui rend difficile l'insertion du dispositif intra-utérin. L'insémination par la technique de l’IAPC doit se faire pendant une période réfractaire de chaleur, qui survient 15 minutes après la stimulation avec le verrat et dure de 40 minutes à 1 heure.

Il est plus pratique de travailler avec un les voies génitales externes à l'aide d'une puis introduisez les cathéters principaux groupe de 5 truies. Nettoyez soigneusement serviette en papier sèche à usage unique, puis introduisez les cathéters principaux un par un à l'ensemble du groupe.




Ensuite, revenez à la première truie du groupe et insérez le cathéter interne intra-utérin. Le cathéter interne doit s'insérer facilement et sans obstacles. Si tout se passe bien : retirez une dose de la boîte climatisée, homogénéisez-la et attachez-la au cathéter. Lentement, à l'aide d'un coussin d'air ou en tordant le sac, injectez la dose dans le corps utérin.

Si le dispositif d’insertion intra-utérin ne traverse pas le col de l'utérus et qu'une résistance est ressentie, passez à la truie suivante et revenez à la truie problématique un peu plus tard. Après l'insémination, retirez délicatement le cathéter intra-utérin et le cathéter principal en effectuant un mouvement de rotation pour stimuler davantage la contraction du col de l'utérus.
Lors de la mise en œuvre de la technologie IAPC dans une ferme, un protocole précis et une formation correcte du personnel jouent un rôle décisif. Sinon, cela pourrait avoir un impact négatif sur les taux de production et la profitabilité du producteur.


Questions fréquemment posées

Pourquoi attendre 24 heures entre deux IAPC ?  
Dans l'appareil reproducteur, les spermatozoïdes inséminés subiront une capacitation pour devenir capables de fécondation. Après cette période, le sperme restera viable dans les réservoirs de sperme près de la jonction utéro-tubulaire de l'appareil reproducteur de la femelle, en attente d'ovulation, jusqu'à 16 à 18 heures. La deuxième insémination ne doit avoir lieu que20 à 24 heures après la première.

Puis-je déplacer les truies et quand ? 
Il est préférable de ne pas déplacer la truie après l'IA. Cela est stressant pour l'animal et peut entraîner une mauvaise fécondation. Le cas échéant, vous pouvez les déplacer au plus tôt 24 heures après la dernière insémination. 

Que dois-je faire si je n'arrive pas à introduire le cathéter intra-utérin ? 
Ayez de la patience, passez cette truie. Puis revenez à elle dans quelques minutes. Si vous ne réussissez pas la deuxième fois, retirez le cathéter intra-utérin et inséminez la truie par la méthode traditionnelle. Est-il recommandé d'utiliser du lubrifiant ? Vous n'en avez pas besoin chez les truies. Vous pouvez en utiliser chez les cochettes. Mais assurez-vous que ce produit n'est pas spermicide. 

La technologie de l’IAPC est-elle différente chez les truies de premier cycle ? 
Oui, il faudra peut-être y consacrer plus de temps et d'attention qu'avec les truies de deuxième cycle et les truies plus âgées. Les voies de reproduction des truies de premier cycle sont plus larges que celles des cochettes, mais plus courtes que celles des truies de deuxième cycle, de sorte qu'il faut plus de temps à certaines truies pour détendre le col de l'utérus. 

De plus, compte tenu de leurs petites voies de reproduction, certaines truies n'acceptent pas le dispositif d'insertion intra-utérin sur toute sa longueur jusqu'à ce que le cathéter principal touche la « paroi arrière ». 

La technologie IAPC peut-elle être utilisée pour les cochettes ? 
Cela est possible si vous utiliser l'IAPC chez les truies depuis longtemps et que vous avez des performances élevées et stables. Mais la mise en œuvre de l'IAPC chez les cochettes nécessite un protocole de travail différent et une formation supplémentaire du personnel par un spécialiste.

Que dois-je faire en cas de reflux de sperme entre le dispositif d’insertion et le cathéter principal ? 
Vérifiez la qualité du contact entre le cathéter principal et le col de l'utérus, il est plus que probable qu'il soit manquant. Le cathéter doit être retiré et l'IAPC doit être répétée avec un nouveau cathéter et une nouvelle dose. 

Je n'arrive pas à extraire une dose de sperme du sac. Que dois-je faire ? 
En cas de difficultés à injecter la dose, il faut vérifier le dispositif d’insertion intra-utérin. Il est soit plié, soit placé contre la paroi utérine, ce qui provoque une obstruction. 

Conclusions 
L’utilisation de l'IAPC prend de l'ampleur chaque année, car les éleveurs cherchent à accroître l'efficacité de leur production tout en réduisant leurs coûts. Par ailleurs, la technique de l’IAPC permettra d'optimiser le travail en période de pénurie de personnel et de main d'œuvre dans les fermes. Si cette technique vous intéresse, veuillez contacter votre représentant local au à l'email welcome@imv-technologies.com Nous serons heureux de travailler avec vous pour obtenir d'excellents résultats.



Article écrit par :
Tatiana Pash 
Sales Technical Manager
tatiana.pash@imv-technologies.com

imv